Tremplin poétique

Le Tremplin Poétique valorise les pratiques d’écriture amateures et permet la découverte de la création poétique contemporaine, à travers un concours, des lectures et divers ateliers.
Pour sa quatorzième édition, la bibliothèque de Lyon a le plaisir d’inviter le poète et slameur Mehdi Krüger.

Actualité

Que s’est-il passé jusqu’ici durant le Tremplin poétique ? On récapitule !

Retour sur la scène de Mehdi Krüger et Lionel Martin :

La dernière manifestation du Tremplin poétique s’est tenue le vendredi 14 juin à la bibliothèque de la Part Dieu pour une performance d’improvisation entre mots et musique en les personnes de Mehdi Krüger -pour les mots- et Lionel Martin au saxophone.

Nous avons assisté à une mise en scène inédite où une série de livres divers étalés sur la scène devenait le support d’improvisation par bribes de mots ou de phrases pour le poète en dialogue avec le musicien.

Cet échange de quasi une heure nous a transporté vers des sujets actuels en poésie. L’improvisation étant une pratique artistique de mise en danger, elle a réussi à saisir l’attention du public d’une cinquantaine de personnes qui ont ensuite pu échanger avec les deux artistes.

Un grand merci admiratif à eux et à vous pour votre présence et votre attention !

Retour sur la finale du Tremplin poétique :

La finale du Tremplin poétique a eu lieu ce dimanche 02 juin dernier au Périscope et a rassemblé 95 personnes, merci pour cette participation !

Au programme, une lecture des 19 textes lauréats sur les 210 contributions reçues. Les lauréat.es sont tous.tes venu.es nous prêter leurs voix pour une performance unique, intime aux résonances de Grâce.

Nous avons également pu entendre les voix enregistrées des participant.es de l’atelier du Centre social des États-Unis auprès d’un public allophone et en apprentissage du français. Accompagnées de l’interprétation musicale du pianiste Cédric Ricord, nous avons assisté à un moment artistique entre fulgurances de notes et de mots.

Ce beau moment de complicité s’est achevé autour d’un verre et de la promesse d’une dernière performance organisée par La BmL dans le cadre du Tremplin poétique.

Cette dernière réunion se déroulera le 14 juin à la Part Dieu de 19h à 19h30. Une performance entre poésie et jazz dans un dialogue animé par Mehdi Krüger et les improvisations du saxophoniste Lionel Martin (Ouch ! records).
Les entrées sont libres et gratuites dans la limite des places disponibles, venez nombreux.ses !

Annonce des lauréat.es, le Tremplin poétique vous présente les textes sélectionnés !

1. Mes sœurs

Porter l’eau de la plage à la rue ça a été plutôt facile
Ma ville est vide de regards, il n’y a que des chats pour me voir
De la rue à l’appartement, un peu plus pénible à vrai dire
Les étages paraissent plus hauts sans poulies pour lever les dos

Bien sûr
Tout a été un peu trop froid.
Les gouttes coulant des cheveux
Le silence de l’appartement
La faïence contre nos bras
Bien sûr
Tout est déjà trop froid.
Et l’hiver ne nous verra pas
Mais peu importe les villes qui tombent
Nos jardins qui s’emplissent de tombes
Les jours nous salissent la peau
Et pour laver
Il faut de l’eau.

Mes sœurs vous serez les plus belles,
J’ai lavé vos cheveux ébènes
Sous les gravats vous serez reines

Petite Méditerranée
Dans ma baignoire attrapée
Un peu trop froide entre mes doigts
Indifférente aux grands combats
Tu ne joues pas à t’emporter
À faire tempêtes et marées
Petite Méditerranée... tu bouderai ?
Mais y’a pas de honte à laver
Les peaux qui adorent tes baisers

Y’a pas de mal c’est pas plus sale
Que nos corps soient vivants ou
Y’a pas de mal, c’est pas plus sale.

Par la fenêtre cette nuit tout est calme
Je n’entends ni les drones ni les alarmes
Les anciens chants se sont éteints
Les clameurs pleines de demains
Les pleurs des hommes
Les cris des chiens
Tout est silence est entre mes mains

Mes sœurs vous serez les plus belles,
J’ai lavé vos cheveux ébènes
Sous les gravats vous serez reines

Ne reste que deux étoiles énormes
Qui se laissent chuter vers le sol
Comme des tyrans un peu puérils
Lassés des cieux, repus de paix
Ils veulent jouer aux torpilles
Sur leurs humaines de pacotille

Mes sœurs vous serez les plus belles
J’ai lavé vos cheveux ébène
Sous les gravats vous serez reines

Bilqîs Al Khani

2. La poupée
Je suis la poupée bien coiffée,
Celle aux pommettes rosées,
Celle qui sourit sur la photo,
Que l’on encadre dans l’entrée.

Je suis la poupée douce et mignonne,
Celle qui est bien sage à l’école,
Celle qui est bien élevée,
Je suis la poupée qui se tait.

Deux rubans rose dans mes cheveux,
Je me fais discrète et tant mieux.
Deux rubans rose dans mes cheveux,
Bâillons de soie, pour mes beaux yeux.

Je suis la poupée coquette,
Celle aux baskets à paillettes
Celle dont les formes se dessinent
Dans les yeux du mari de la voisine.

Poupée qui voudrait être une ombre,
Celle que ses contours encombrent,
Celle qui a déjà bien grandi,
Dont la chair ouvre l’appétit.

Un bracelet brillant sur mon poignet,
J’dois aimer me faire remarquer.
Un bracelet brillant sur mon poignet,
Faut dire que je l’ai bien cherché.

Je suis la poupée qu’on désire,
Que l’on s’amuse à faire sourire,
Celle que l’on parade au bal,
Oui, je suis la beauté fatale.

Je suis la poupée qu’on embrasse
Sans même y penser, puis ça passe,
Qu’on laisse traîner dans le grenier,
Quand on a fini de jouer.

Sur ma gorge déposées,
Vingt petites perles satinées,
Le joli collier en nacre blanc,
Il est pas beau mon nœud coulant

Je suis la poupée à la diète,
Qui ne joue plus à la dînette,
Qui fait des abdos dans le salon,
Pour perdre à tout prix ses bourrelets ronds.

Celle-là même qui grimace,
En se détaillant dans la glace,
Celle qui a bien réalisé
Qu’elle sera bientôt périmée.

Sur ma gorge déposées,
Vingt petites perles satinées,
Le joli collier en nacre blanc,
Il est pas beau mon nœud coulant

Bilqîs Al Khani

3. Gothic Sunday

alone with a ragged blanket

wondering if i still deserve a chance to shine

i shyly watch a winter sunset

filling shoes that never really were mine

rain keeps MOCKING the wall

smearing its face with dirty heavy DROPS

i wonder whether they LAUGH as they fall

then i COWER away as another weekend flops

why does dirt NEVER end

it’s on the floor on the chairs on my hands in my BRAIN

why does it ALWAYS remind me i have yet to amend

for all my youth dreams that still WAIT in vain

remember the millennial GIRL

remember the PIXELATED dreams she built to hide her fears

remember her working class LAUGHTER - bright as a pearl

remember the lo fi sounds she used to fight her TEARS

I do not care if you DROWN or you thrive

in this corporate CIRCUS of dead neon lights

my only goal for the day is to survive

and build up a smile for tomorrow’s fights

Eric De Zottis

4. Confiance/Enfance

Danse. Danse et
joue.

Danse au bord du
rocher

Danse, vis ta vie
sans filet

Danse, ose et joue

Danse papa !

Danse avec moi

Je n’ai pas peur

Tu me
rattraperas !

Pas toujours !

Toujours !

Tu crois ?

J’espère !

Nicolas Monseu

5. Away

Attaché le cou sanglant au poteau d’une barrière,
Gémissant tristement, reniflant la poussière,
Retenu sur le sol, têtu et douloureux aimant,
L’embrassement de tes bras se transforme en fourrière.

Sombre abattoir, canaux tortueux,
Cette folle cavale éperdue dans tes yeux,
Cette étreinte glaciale dont l’immuable nœud
Est le dernier pourboire de ton cœur silencieux.

Des lambeaux de sourire,
Infimes bribes du noyau
Jadis flamboyant, goût salé des plaisirs,
Cette grâce oubliée pourrait-elle devenir,
À jamais mon tombeau ?

Ambre Gilbert-Desvallons

6. Je ne veux pas dédier ce poème

Je ne veux pas dédier ce poème
Je veux le laisser libre
De souffler aux quatre branches
De se taire face aux nids
De leur dire ce qu’il veut
Des écorces des hommes
Ou des cimes des femmes.

Je ne veux pas dédier ce poème
Je veux qu’il trouve grâce lui-même
Qu’il se casse la rime, chute le long du tronc
Qu’il retombe sur son sourire
A la dernière seconde
Ou qu’il s’écrase par terre
Ce n’est pas mon dilemme.

Mon enjeu est de ne pas le tenir
En paroles
En grammaire
En laisse-moi faire
A tout bout de signes, je le laisse partir
Mon désir intime ? Filer en douce avec lui
Alors nous pourrons faire la vie
Ensemble

Marie De Châlut

7. Chère mère

Tu n’as jamais été aussi belle que depuis que tu es brisée
Est-ce qu’être cassée c’est se libérer ?
Moi j’ai choisi de me casser en tout cas
Je te quitte pour être à tes côtés

Chère mère, tu y es arrivée
Tu es passé de l’autre côté
Sans lui pour la vie
Chère mère tu sais ta culpabilité

Guidée, j’apprends à souffrir pour vivre
Anti-modèle tu es une héroïne
Cachée dans cette pudeur commune
Je vois en toi ton bordel fou

Chère mère, tu y es arrivée
Tu es passé de l’autre côté
Sans lui pour la vie

Chère mère je sais ta vulnérabilité
Empêtrée à jamais dans les questions
Tu ne doutes jamais de te demander
Ton flot de pensées aujourd’hui protégé
Par une porte d’entrée apaisée

Chère mère, tu y es arrivée
Tu es passé de l’autre côté
Sans lui pour la vie
Chère mère tu sais mon respect

Perrine Villepreux

8. Le fond la forme

je navigue sur l’appli
à la recherche d’une chanson
à la hauteur du
mélodrame de poche
qui s’est joué ici
quelque chose d’
énergique &
triste à la fois
mélancolie & colère
mêlée
rentrée
feutrée
un son capable
d’atténuer une image
personne n’aime les adieux
ta méthode est
de couper court,
de tondre la gêne
sur le dos du malaise
c’est l’une des
nombreuses raisons
pour lesquelles je t’aime
cette implication
mêlée de distance
cette capacité à t’extraire du flux
à avoir l’air ailleurs
mais tout en présence
cette intensité manifeste
sous les oripeaux de
la séduction ordinaire
ta façon de gouverne
le fond & la forme
ton port de tête
& ta qualité d’âme
une reine chez les disetteux
un bouquet de phéromones insolite
dans la secrète difformité du monde
un couper court
qui en dit long

tu m’envoies un baiser
grave de légèreté pour
ne pas avoir à
toi — tu as reçu la grâce
& tu as su quoi en faire
moi — je prie pour qu’entre nos deux
vies
il y ait toujours un vis-à-vis

Fabien Thevenot

9. Notre Père

Tu es un trou noir dans la galaxie
Une ruine
Tu es ciel
Marbre
Pierre
Tombe
Roses
Terre
Fourmis
Ton crâne est dans ma main
Ton pull entre la neige et ma peau
Ta main froide coule sur mes joues et me file entre les doigts
La mienne glisse sur ton front gelé
Tu es dans la barbe qui pousse sur mon visage
Tu es dans mes rires
Ma sueur a l’odeur de la tienne maintenant
Je vieillis en te ressemblant
Je vais voler l’homme que tu étais comme tu as volé l’enfant que je veux rester

Tu me dois le père noël
Reviens m’annoncer qu’il n’existe pas
Je veux sa tête accrochée au mur du salon
Tu me dois l’argent et la petite souris
Le dentifrice et les sourires
Dédommagements. Réparations
Tu me dois les armes et les outils
Tu me dois l’épée et le marteau
Tu me dois les roulettes du vélo

Notre père qui est aux cieux
Tu me dois les genoux
Que ton nom soit sanctifié
Tu me dois le frottement de ta barbe sur la peau
Que ton règne vienne
Tu me dois la chaleur de ton corps
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Tu me dois mes larmes de joies et mes peines de cœur
Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Tu me dois le feu du barbecue et l’eau de la piscine
Je te pardonne tes offenses puisqu’il faut pardonner à ceux qui nous ont offensés
Tu me dois les baisers sur la nuque
Délivre-moi du mal
Mais garde avec toi le règne, la puissance et la gloire
Je te les laisse puisqu’ils t’appartiennent
Pour les siècles des siècles
Amen.

Théo Perrache

10. J’ai marché sur une avalanche

« Well I stepped into an avalanche, it covered up my soul. »
Leonard Cohen

Là où l’eau prisonnière vocalise,
Sous le plancher flottant
Là où le bleu nait de ses cendres,
J’oserai me pencher
Sans tomber
Dans l’iris de mes failles.

Catherine Tronchon

11. Poème pour Captcha

J’ai lu, j’accepte.
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Vous n’avez pas de compte ?
Un chiffre, un caractère spécial.
Non, je n’ai qu’un mauvais caractère.
Sélectionnez toutes les images montrant un vélo, un camion , une bouche d ’incendie.
Enfin, je ne suis pas un robot !
Montrez-moi plutôt une fin d’après - midi orageuse, une timidité au détour d’un...
Mot de passe oublié ?
Tentative déconnexion suspecte.
Vous êtes suspecte.
Je ne suis pas un robot !
Présomption d’innocence ?
Vous êtes suspecte.
Avant de nous quitter, ce contenu pourrait vous intéresser.
Faire ceci après le dîner aide à fondre du ventre !
Avant de nous quitter…
Avant de vous quitter, j’ai encore des choses à accomplir.
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Continuer sans assurance. Continuer sans hôtel. Continuer
sans voiture de location.
Continuer sans caillou dans ma chaussure. Continuer
sans vêtements. Continuer sans vous.
Tu sais Captcha, je ne suis pas un robot.
Vous n’avez plus assez de mémoire. Veuillez
libérer de l’espace mémoire.
Mais, je ne me suis jamais abonnée à ce contenu !
Pont, vélo, camion, bouche d’incendie. Bouche d’incendie.
Bouche d’incendie.
Viens là mon fils, je vais t’apprendre à reconnaître les bouches
d’incendies
Veuillez libérer ma tête.
Veuillez libérer mes pensées...juste 1 mois gratuit s’il vous plaît Google, pourquoi je suis devenue un robot ?

Christine De Novion

12. Commander nos mots

bien fécondés
appréhendables
faciles d’être pondus
ronds pour être gobés

ils perlent ensuite sur vos joues
un strike doux dans la vallée
un boudin de verbe, fleur
lover jusqu’à l’arrête de la mâchoire

Ceux qui fuguent, pesez les,
hop et dans ta bouche,
tout synchrone,
Santé.

Agathe Chevalier

13. Une chambre en échos

C’est comme une calebasse
Si tu es attentif
Lorsque la main se pose sur la croute cuirassée du fruit
Que la main tend l’oreille
Alors ton cœur entend
Comme la kora
La vibration résonne
La vibration caresse
Du creux de ta paume
à la peau de ton cœur
Et si désespéré, tu te fais flibustier
La poudre des fusils peut encore chantée
Je t’attends balafon, tambour d’eau, maracas
Ton parfum musqué génère aussi l’écho
Et cette odeur ourlée réfléchit dans la coque
Et je me sais reçue.

Marie Le Bris

14. Sans titre

j’ai louvoyé entre l’effronterie et la pudeur
une ligne de crête aux grands vertiges
à l’ouest la fulgurance
à l’est les bourgeons gelés
j’ai navigué sur des terres arides
chevauché des horizons sublimes

j’ai pleuré les équinoxes
qui savent mettre la nuit en balance
j’ai chassé les sauvagines
suivi la trace des grands loups
des pâles aurores à la tombée du jour

j’ai cherché un saule où suspendre mes amours
traqué ton parfum de sel et de pierres mouillées
j’ai fardé mes colères
englouti mes certitudes
j’ai confondu l’orage et le satin

pour trouver grâce à tes yeux

j’ai trempé les lèvres dans de nouveaux calices
j’ai appris l’araméen
fouillé des savoirs centenaires
trahi mes croyances
les fenêtres grandes ouvertes
j’ai embrassé des chardons bleus

j’ai voulu être insolente
ensauvager ma vie
cueillir les herbes irrévérentes
m’enduire le corps les lèvres les songes
du mouron des oiseaux

j’ai cultivé les équivoques
cherché le remous dans le calme plat
j’ai espéré des tempêtes et des naufrages
des tragédies grecques
des métamorphoses

j’ai dévissé les paratonnerres
décroché les garde-fous
disloqué les idées logiques
négligé le murmure du sourcier
le cri rauque des aveux

que faudrait-il encore
d’audace ou de souillure
une langueur ? un embrasement ?
pour trouver grâce à tes feux

Camille Rendu

15. Piscine

Tes jambes savonnettes glissent sur le rebord
D’une eau caressant mes narines frémissantes
Je glisse, tu nages, je plonge et ma descente
Entretient lentement la sueur sur mon corps
Mes oreilles bouchées, les bruits sourds qui parviennent
J’ai chaud, je m’étend dans un monde amnésique
Empli des bulles de tes hanches aériennes
Qui moussent les bleus de substances éthyliques
Evincé, hors du temps, hors de moi, hors des autres
Mon esprit s’est gravé sur tes gestes apôtres

Patrick Bourreau

16. Grâce qui lit

Le printemps licite bat au fin front des glycines ;
Poques de bleu et de rose dans les dehors éclosent
Et sous les prismes des éphémères éphébismes,
Des notes lilas de bossa mauve frémissent.

Pour une distance meilleure sur le temps le plus court,
A l’infini défi du pointement des heures,
Les bataillons d’insectes et les oiseaux ont l’air.
Mais pour moi et mes mèmes, c’est seulement sous la terre.

La rame blanche du métro est le Rocher
De Grâce qui lit quand d’autres en pincent pour le scroll.
Ses doigts, pris à tenir les commissures des pages,
Lorgnent l’éternité née de détours sur fond blême.

Le nom des stations est donné tout en syllabes.
Nous prenons une courbe, mains paumes pliées,
Par peur ancrée de tomber de Scylla sur l’autre
Aux lobes terrestres, aux émises sphères qui touchent.

Sur la ligne de mire de celleux qui ne swipent,
Son regard immense est comme plongé dans un tube,
Tandis que mon cœur accélère jusqu’à l’arrêt.

Engagement abdominal.
Toute dernière requête
Ou dernier post. Activation des quadriceps :
Quelques vassaux de la vitesse souveraine,
Sous les longs néons, libèrent des callots pourprés.
Il est déjà trop tôt. En grand, les portes s’ouvrent.

Brice Ludwig

17. Grace kill her

La fille du Rocher
De la grâce elle en eut
Avant qu’elle ne se tue
En un virage serré

Dominique Châtelet

18. Derrière le miroir.

Je suis très près de basculer ; je tangue sur mes pieds. Je m’évanouis et je reviens. Curieuse sensation de flotter en soi… je n’ai plus de corps ! plus de chaînes ! mais que d’étranges visions !

La lumière jaune puis bleue. L’ampoule s’estompe… dans le décor… une exophtalmie me touche ; j’ai le regard des fous et des élus [pour qui sait le voir] ; j’ai le regard des esprits libres ! Un halo sur un corpuscule sombre, une auréole sur le Diable.

Trouble…

[Transe. Extase. Ataraxie. Grâce divine ! ]
Tous sur moi !
Substances hallucinogènes !
Poison de la conscience, inconnu des miens ! que l’on nommerait soudain : altération.

En une seconde, je passais de Babylone à courtisane du Roi ; un monstre hideux à perruque blonde, un obèse à œil de crapaud. Les yeux devenus mâchoires, quand finalement je ne voyais plus rien…

Qui me hante ?
Qui me possède ?
Qui me possède…

Nadia Baroud

19. Vélo sur national

Tout d’abord une p’tite bière ; Pas d’départ matinal

Puis l’Espagne côtière : Vélo sur national

C’est un long serpent noir, que caressent mes pneus lisses

Sur la gauche, désespoir, des bolides vroum-vrombissent

Ils sont les messagers de maîtresses amatrices

Et moi le passager de puissances destructrices

Sur la droite on peut voir un fossé où fleurissent

Des canettes miroirs, et des bouteilles de pisse

Dans l’herbe mélangée : pollution castratrice

Les ordures dérangées lentement dépérissent

Ajoutez pour y croire le soleil gout réglisse

Au zénith en pleine poire, les vertiges me saisissent

Dans ces eaux je nageais sur mes deux roues motrices

Le tableau présageait une mort dévastatrice !!

Mais c’était déjà hier ; J’ai survécu sans mal

Dans un monde sans lumière : J’avance à la frontale

Brieuc Martin-Montchalin

L’appel à contribution est désormais clos ! Merci à tous et à toutes pour vos nombreuses participations, nous avons battu un record grâce à vous cette année !

Si vous n’avez pas pu participer cette année, nous vous invitons avec plaisir à assister à la finale du 2 juin au Périscope de 17h à 19h (tous les détails ci-dessous) ainsi qu’à la scène offerte du 14 juin à la Bibliothèque de Part-Dieu de 19h à 19h30. Ne manquez pas ces derniers instants poétiques que nous serons ravis de partager avec vous.

Les ateliers proposés de mars jusqu’à mai ont jusqu’ici réussi à captiver et à inspirer les participant.es, en proposant des expériences uniques et enrichissantes autour de la poésie. Chaque atelier a été conçu avec soin pour offrir une plateforme d’expression créative, stimulant ainsi la découverte de soi, la créativité et le partage de la passion pour la poésie.

Finale Poétique 2024 : Un Voyage poétique au cœur du Périscope de Lyon

Plongez-vous dans une soirée mémorable où la poésie prend vie à travers des lectures envoûtantes et des émotions musicales. La finale du Tremplin poétique 2024 vous convie à une célébration artistique au Périscope de Lyon, mettant en lumière les lauréats du Tremplin poétique et l’artiste associé de la BML .
Détails de l’Événement :
• Quoi ? Lecture publique des textes sélectionnés de la finale du Tremplin poétique 2024, en présence du poète associé Mehdi Krüger.
• Où ? Périscope, 13 Rue Delandine, Lyon 2e
• Quand ? Dimanche 2 juin de 17h à 19h

À propos de l’événement :
La finale du Tremplin poétique 2024, orchestrée avec passion et créativité, vous offre une soirée d’exploration littéraire au cœur du Périscope de Lyon. En présence du poète associé Mehdi Krüger, cette lecture publique vous invite à découvrir l’enthousiasme de la jeunesse de la poésie contemporaine, dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

Une Fusion Artistique Inédite : La Peau-ésie de Mehdi Krüger et les Improvisations Jazz de Lionel Martin

Plongez au cœur d’une expérience artistique audacieuse et envoûtante, où la poésie rencontre le jazz dans un tourbillon de créativité et d’émotion. Mehdi Krüger, artiste à la plume affûtée et à l’âme profonde, s’allie à Lionel Martin, saxophoniste talentueux d’Ouch ! records, pour offrir une performance artistique à couper le souffle.
Détails de l’Événement :
• Quoi ? Une performance unique mêlant la "peau-ésie" de Mehdi Krüger aux improvisations jazz de Lionel Martin.
• Où ? Médithèque de la Part-Dieu, salle de conférence
• Quand ? Le 14 juin de 19h à 19h30

À propos de l’événement :
Mehdi Krüger vous invite à explorer les infinies possibilités offertes par la grâce à travers une performance où sa poésie, à la fois charnelle et sensuelle, s’entrelace harmonieusement aux improvisations jazz de Lionel Martin.
Laissez-vous emporter par les fulgurances jazz et les rimes inspirées, issues des rayonnages de la médiathèque, qui s’affrontent et s’enchevêtrent dans un spectacle à faire trembler les livres !

L’atelier du 10/04 à la Médiathèque de Vaise

Ce fut une véritable célébration de la fusion entre la musique et la poésie, orchestrée par des étudiants et leur professeur François Merville du CNSMD. La performance a débuté avec une déclamation de Mehdi Krüger suivie par une déambulation envoûtante à travers les étages menant jusqu’à l’auditorium, où les moments finaux de la balade musicale se sont déroulés.

L’atelier lui-même s’est articulé en trois moments forts. Dans un premier temps, une écriture collaborative a été soutenue par des performances improvisées des musicien.nes, créant une dynamique créative et spontanée. Ensuite, une fois les textes finalisés, les "poètes.ses" ont été joliment associé.es aux musicien.nes pour préparer un duo musical et poétique harmonieux. Enfin, ce moment de collaboration a culminé avec une restitution à la fois orale et musicale.

Ce qui ressort principalement de cet atelier est le sentiment profond de partage et de cohésion artistique qui a été créé. Les participant.es ont exprimé leur ravissement et leur satisfaction face à cette expérience enrichissante. Il s’est agi d’un moment intense et réussi, où la magie de l’improvisation a permis de faire naître de très belles œuvres et de renforcer les liens entre écriture, oralité et musicalité.

L’atelier du 23/03 l’après-midi à Duguesclin :

L’atelier a été introduit par la médiatrice de la bibliothèque de Duguesclin et une présentation du Tremplin. Mehdi Krüger a ensuite partagé ses textes avant que les participants ne s’engagent dans des exercices d’écriture intenses et inspirants. L’atelier a renforcé l’engagement des participant.es et suscité un vif intérêt pour les évènements du programme.

L’atelier du 23/03 matin à la Croix Rousse :

Il a débuté par une présentation du Tremplin et du programme, suivie d’une déclamation poétique par Mehdi Krüger. Les participant.es ont ensuite été convié.es à un atelier sensoriel autour de la prise de conscience de ses sens par la manipulation d’un carré de chocolat, avant de partager leurs écrits et de compléter des phrases proposées dans un exercice engageant à l’intimité. L’atelier a renforcé les liens entre les participant.es et a suscité un grand intérêt pour les prochains événements du Tremplin.

L’atelier du 22/03, médiathèque de la Part-Dieu :

Atelier mélangeant une expérience sensorielle inédite en combinant poésie et musique dans l’obscurité. Cette performance unique a profondément transporté les participant.es, qui ont été engagé.es et inspiré.es dans l’écriture et la déclamation de leurs textes. L’atelier a été très apprécié pour son originalité et son impact émotionnel.

L’atelier du 21/03, bibliothèque du 2e :

Cette scène a été marquée par une performance artistique impressionnante de la part des intervenant.es sur la scène ouverte animée par le responsable de la bibliothèque. Tour à tour, chacun est venu faire sa lecture et nous partager généreusement un peu de soi. Pour clôturer ce beau moment d’échange, Mehdi Krüger est venu interpréter ses textes pendant une vingtaine de minutes. S’en est suivi un temps de convivialité et d’échange au cœur de la bibliothèque.

L’atelier du 14/03, intitulé "De la plume à la voix", bibliothèque du 2e :

Ce fut un voyage fascinant à travers les mots et les émotions. Dans une ambiance attentive et accueillante, Mehdi Krüger a guidé les participant.es dans l’art de la déclamation poétique, facilitant ainsi la prise de parole et l’expression de leur passion pour la poésie. Ses conseils à la fois techniques et anecdotiques encouragent à une prise de parole plus assurée et une réflexion autour de l’écriture pour l’oralité.

Les ateliers du Tremplin Poétique ont réussi à créer une communauté dynamique et engagée autour de la poésie. Chaque séance a été marquée par des moments d’émotion, de partage et d’expression créative, confirmant ainsi le succès et l’impact positif de ces ateliers sur la communauté poétique.