Tremplin poétique
Retour sur le jeu de l’oie à bibliothèque de la Duchère
En ce très beau et chaud mercredi 20 avril, nous nous retrouvons de nouveau avec Tania et les collègues de la bibliothèque de la Duchère pour une rencontre inattendue. Et cette rencontre n’est autre qu’un jeu de l’oie poétique.
"Durant toute la durée du Tremplin Poétique, Alice, stagiaire au sein de la bibliothèque, se promène dans toutes les bibliothèques pour vous rapporter son expérience des ateliers et des rencontres poétiques auprès de Tania Tchénio".
Retour sur le jeu de l’oie à la Duchère.
Mais cette fois pas d’inscriptions. Certain-es participant-es nous attendent de pied ferme et sont venu-es spécialement pour cette rencontre. D’autres se laissent intriguer et embarquer dans cette aventure. Nous accueillons même deux jeunes qui se laissent tenter.
Une fois que nous sommes tous en place, je m’installe à ma table où nous sommes quatre, dont un des jeunes et une fervente participante du Tremplin Poétique. Nous débutons notre partie tranquillement, les consignes s’enchainent, les petites oies avancent puis BOUM ! Juste avant la fin, mon oie arrive sur la case de la mort. Malheur, je dois recommencer du début. Les autres participants continuent d’avancer mais ils n’arrivent pas à tomber pile poil sur la case 63. J’en profite. Je rattrape mon retard. Puis BOUM ! Un autre participant tombe sur la case de la mort. Cette partie ne semble pas vouloir finir. Cela nous fera donc plein de papiers pour écrire un poème. Finalement, une participante finit la partie et nous nous lançons dans la deuxième phase.
Nous décidons d’écrire un poème collectif avant de nous lancer dans une production individuelle. Les mots que l’on a piochés s’enchaînent bien et nous arrivons à créer de jolies compositions. A la fin, nous les lisons tous ensemble et comme à chaque fois nous sommes stupéfaits. Les poèmes sont cohérents alors qu’ils sont écrits en assemblant des petits fragments dont les auteurs sont très différents. Puis, nous nous quittons sur cette constatation énigmatique.
Poèmes créés durant l’atelier inattendu de la Duchère : jeu de l’oie poétique
Version originale
Regarder la nuit
l’éphémère
et l’immuable
Regarder la nuit
La nuit-passage
La nuit-ponctuation
L’écouter
chambre d’échos
Regarder la nuit
en nous
sa géographie - éphéméride
Regarder la nuit
c’est la voir disparaître
Regarder la nuit
contrepoint, envers, coulisse
du jour
terreau de ce qui éclot et s’éteint
Regarder la nuit
fertile
Ses révolutions.
Textes collectifs
Texte 1
« Dans la nuit »
Dans la nuit, dans la nuit,
Je m’ennuie
Dans la nuit, dans la nuit,
Je souris
Dans la nuit, dans la nuit,
Je m’enfuis
Dans la nuit, dans la nuit,
Je vis
La lumière des astres
L’angoisse s’efface
La peur s’en va
Seul le silence
Reste
Glou Glou Glou
C’est le bruit de mon ventre,
J’ai faim.
8h du matin,
C’est enfin le jour
Les croissants sortent du four.
Texte 2
Qu’est-ce que la nuit sait de nous
La nui sait de nous uniquement.
Elle ne nous connait pas en plein jour.
Je dis nuit à l’amour.
Je dis jour à l’ennui.
Je mélange mes envies, les contraires prennent leur tour.
La nuit porte conseil et fait oublier tous ses tracas.
Je dis nuit à la lampe allumée.
Dans les étoiles filantes l’important est de s’émerveiller.
En entrant dans un magasin, je vis une licorne qui achetait du fromage.
Texte 3
Cette odeur d’herbe coupée émanait du parc fermé la nuit
Soir de douceur
Si la nuit avait quelque chose à dire,
Personne ne l’entendrait…
Sauf les insomniaques en délire
Ou les voyageurs sur le quai.
La nuit je suis nu face à la marée de mes pensées
La nuit je cherche à sombrer
La nuit le sommeil joue à cache-cache.
Vous êtes incapable de vous souvenir
ce qui vous a attiré ici.
Texte 3
21h
Je me couche de bonne heure
De bonheur ?
Tout de bon
C’est tôt
L’heure des poules
Ou celle des canards ?
Je me laisse aller
Dans mes draps douillets
Et je rêve, je rêve,
Jusqu’au matin
Qui me cueille
Avec la rosée…
C’est ça que je veux : Une nuit agitée et tourbillonnante, avec des embruns rafraichissants, une brume enveloppante et détendante annonciatrice de vie.
Un bateau s’abîme en mer
Dans cette nuit froide.
Texte individuel
Clair et Sombre
Beau et Claire
Nuit Noire
Nuit Blanche
Toujours changeante, ambivalente,
Au centre du vent flottent les nuages et voguent les étoiles,
Les étoiles,
Les étoiles palissent.
6h du matin.
Le ciel rosit,
La nuit s’enfuie,
Le jour s’éveille,
Il y a le soleil.
Je m’éveille.
Anonyme