Depuis le 1er janvier 2018, la BmL assure les missions déléguées par la Métropole à la Ville de Lyon pour la lecture publique : le prêt de documents (livres, CD, DVD, supports d’animations), l’expertise auprès des bibliothécaires des 40 communes de moins de 12 000 habitants ainsi que l’apport de ressources numériques en ligne (presse, musique, autoformation...) et l’action culturelle.
Depuis 2015, la direction de la culture de la Métropole de Lyon, la médiathèque départementale du Rhône et la Bibliothèque municipale de Lyon se sont engagées dans une réflexion partagée, quant à la mise en œuvre de la compétence lecture publique sur le territoire de la Métropole de Lyon.
La création de cette nouvelle collectivité territoriale le 1er janvier 2015 a déclenché la mise en chantier d’un projet inédit en France, qui consiste à repenser, en la confiant à la bibliothèque municipale de la ville centre, l’action d’une bibliothèque départementale de prêt vis à vis de 40 bibliothèques des communes de moins de 12 000 habitants et au sein d’un réseau global de 57 bibliothèques implantées sur les 59 communes du territoire métropolitain.
Le 1er janvier 2018, la Métropole a délégué par convention à la Ville de Lyon, à travers la BmL, le prêt de documents (livres, CD, DVD, supports d’animation), l’expertise quotidienne aux élus et bibliothécaires des 40 communes de moins de 12 0000 habitants ainsi que l’apport de ressources numériques en ligne (presse, musique, auto-formation,…) à leurs usagers.
La BmL a ouvert aussi sa programmation culturelle aux bibliothèques partenaires. Un nouveau territoire, dans ce qui est encore une première phase, s’est donc ouvert pour que la BmL déploie une vocation métropolitaine que son projet d’établissement évoquait dès 2012.
Vidéo Grand Lyon TV "Soutenir les bibliothèques du territoire : la culture pour tous"
Les 40 bibliothèques des communes de moins de 12 000 habitants
Albigny-sur-Saône
Cailloux-sur-Fontaines
Champagne-au-Mont-d’Or
Charbonnières-les-Bains
Charly
Chassieu
Collonges-au-Mont-d’Or
Corbas
Couzon-au-Mont-d’Or
Craponne
Curis-au-Mont-d’Or
Dardilly
Feyzin
Fleurieu-sur-Saône
Fontaines-sur-Saône
Francheville
Genay
Grigny
Irigny
Jonage
La Mulatière
Lissieu
Limonest
Marcy-l’Étoile
Mions
Montanay
Neuville-sur-Saône
Pierre-bénite
Poleymieux-au-Mont-d’Or
Quincieux
Rochetaillée-sur-Saône
Saint-cyr-au-Mont-d’Or
Saint-didier-au-Mont-d’Or
Saint-genis-les-Ollières
Saint-germain-au-Mont-d’Or
Saint-romain-au-Mont-d’Or
Sathonay-Camp
Sathonay-Village
Solaize
Vernaison
Questions à Michel Rotterdam, directeur de la culture à la Métropole de Lyon
Quelles sont les principales orientations de la politique de lecture publique portée par la Métropole de Lyon ?
La politique de la lecture publique, telle qu’elle a été votée par le Conseil Métropolitain le 15 décembre dernier, peut se définir selon trois axes : soutenir, animer, accompagner les bibliothèques de l’aire de la métropole, qui restent des bibliothèques municipales.
Tout d’abord il s’agit de soutenir, selon la compétence obligatoire qui nous est conférée, les bibliothèques des 40 communes de moins de 12 000 habitants situées sur le territoire métropolitain (en prêt d’ouvrages, expertise, ressources numériques...). Nous avons fait le choix pour cela de conventionner avec la Bibliothèque municipale de Lyon dont l’expertise et l’infrastructure unanimement reconnues permettent de mener à bien ces missions.
Deuxièmement, la Métropole est sollicitée par les communes pour animer des réflexions et des actions qui pourraient permettre aux 57 bibliothèques municipales situées sur le territoire métropolitain de proposer à leurs usagers des nouvelles ressources numériques, ou des projets d’action culturelle mutualisés à l’échelle métropolitaine.
Enfin, dans certains bassins de vie, la Métropole propose aux communes qui souhaitent mettre en place des coopérations fortes, un accompagnement en animation et ingénierie de projet, pour leur permettre par exemple d’aller vers un abonnement unique, qui permettrait aux usagers d’emprunter indifféremment dans toutes les bibliothèques de ce territoire avec un seul abonnement.
Comment se concrétise aujourd’hui la relation entre Métropole et Ville de Lyon ?
À partir du 1er janvier 2018, la Métropole délègue à la Ville de Lyon, à travers la BmL, le prêt de documents (livres, CD, DVD, supports d’animation), l’expertise quotidienne aux élus et bibliothécaires des 40 communes ainsi que l’apport de ressources numériques en ligne (presse, musique, auto- formation...) à leurs usagers. La BmL ouvrira également sa programmation culturelle aux bibliothèques partenaires. Cette délégation de gestion passe par une convention entre les deux collectivités et la mise à disposition de personnels métropolitains (6 professionnels) qui rejoindront dès février les équipes de la BmL. En outre, la Métropole versera annuellement une participation à la Ville en contrepartie des dépenses qu’elle engage à destination des 40 communes : achat de documents, de ressources numériques, projets d’action culturelle...
Quelles sont les conséquences directes du projet de lecture publique métropolitaine pour les usagers des 40 communes de moins de 12 000 habitants concernées ?
La première et la plus tangible sera l’accès aux ressources numériques en ligne de la BML pour 40 000 usagers des 40 bibliothèques soutenues par la Métropole, et ce, dès janvier 2018. Mais ce n’est qu’une première étape. Nous avons un beau projet à construire !
Questions à Gilles Éboli, directeur de la bibliothèque municipale de Lyon
Qu’apporte la bibliothèque à la construction d’un territoire ?
Vaste programme !! Avec à mon sens deux approches possibles. La première est générique et citoyenne et renvoie au modèle de bibliothèque retenu. Il est clair que le modèle mis en avant par le projet de la BmL aujourd’hui a l’ambition d’inscrire la bibliothèque au cœur de la construction de la cité, physiquement et symboliquement, comme lieu du partage des savoirs mais aussi du vivre ensemble et donc de la capacité à « faire cité ». La seconde est plus métropolitaine, et ce n’est pas un hasard si la Métropole a souhaité s’appuyer sur la mise en œuvre de ses deux compétences obligatoires en matière de lecture publique et d’enseignement artistique pour y contribuer. Une des caractéristiques, et en fait un des atouts aujourd’hui des bibliothèques, est leur fonctionnement éprouvé en réseau et donc leur capacité à aménager au sens urbanistique du terme et dans la proximité un territoire, de façon équilibrée et en faisant sens pour l’action politique métropolitaine. Au-delà de l’ambition citoyenne, c’est bien l’incarnation d’un territoire que la mise en place d’un réseau de lecture publique rend possible.
Ce projet est-il une opportunité pour donner plus de visibilité à la bibliothèque ?
Encore deux ordres de réponse, avec tout d’abord la bibliothèque au sens générique. Et là oui, certainement, l’opportunité d’une plus grande visibilité de la bibliothèque sur le territoire est évidente. Tout d’abord, parce que si l’usager identifie bien ce service public à un fait municipal, il ne s’y arrête pas et les limites administratives sur un territoire comme celui de la Métropole de Lyon ne sont pas comprises pour la bibliothèque : pourquoi la carte de lecteur de Villeurbanne ne fonctionne pas à La Part-Dieu ? Pourquoi des catalogues séparés ? Pourquoi ne pas rendre à Vaise le document emprunté dans une commune limitrophe de l’arrondissement ? Le deuxième ordre est lié au projet d’établissement de la BmL : ce dernier – écrit en 2012 – se conclut par une proposition, celle d’une bibliothèque municipale à vocation métropolitaine. L’objectif ? Doter la Métropole lyonnaise d’un réseau de lecture publique comparable à d’autres grands réseaux de lecture publique déjà établis en Europe ou aux États-Unis. Il est clair que le potentiel est là, et qu’un des défis du projet sera, pas seulement pour la BmL mais évidemment pour toutes les bibliothèques situées sur le territoire, de démontrer une capacité à faire réseau.
Du point de vue de l’usager, quels sont les changements apportés par cette nouvelle échelle ?
Il n’est pas inutile de rappeler en premier lieu que le projet actuel n’a de sens que s’il part des besoins de l’usager : au- delà des refontes territoriales, qu’apporte de plus la Métropole à l’usager en matière de lecture publique ? Les solutions recherchées sont donc celles que le fait métropolitain saura apporter comme nouveau service ou comme meilleur service à l’usager. Nouveau service : c’est l’accent mis tout d’abord sur le partage du numérique, une volonté forte de la Métropole et une expertise que la BmL, avec Numelyo, le Guichet du Savoir, L’Influx, peut rapidement et efficacement partager, et elle n’est, encore une fois, pas seule sur ce terrain-là. Un meilleur service, ensuite, avec la mise en partage des compétences des bibliothécaires (déjà effective parfois, de façon complètement spontanée), la mise en synergie de l’action culturelle autour d’événementiels partagés et donc déclinés sur tout le territoire : c’est ce qui a déjà été mis en œuvre autour du projet Démocratie avec la déclinaison « La démocratie par le foot » lors de la coupe d’Europe de football, et c’est ce qui est déjà travaillé autour du thème du jeu pour 2018. Enfin, la mise en synergie des collections, des catalogues, des circulations ouvre pour l’avenir des perspectives qui feront vraiment bouger les lignes.