Les rendez-vous des bibliothèques municipales de Lyon
Rencontre, Conférence / débat - Société - tous publics
Au croisement des discriminations
Le vendredi 4 mai 2018 de 18h30 à 20h30 - bibliothèque de la Part-Dieu
Condition d'accès
Entrée libre dans la limite des places disponibles - Gratuit
Table ronde consacrée aux théories et luttes intersectionnelles avec Amzat Boukari-Yabara, Nassira Hedjerassi, Rose Ndengue, modérée par Elisabeth Dikizeko.
La question des luttes africaines-américaines actuellement illustrée par l’exposition autour de la figure de Martin Luther King à la bibliothèque de la Part-Dieu entraîne celle du "black féminisme" aux Etats-Unis et de l'afroféminisme en France aujourd'hui. La projection le 21 avril du film documentaire Ouvrir la Voix d’Amandine Gay introduit déjà ce propos.
Les féministes africaines-américaines ont été les premières, notamment à travers les ouvrages de bell hooks, Audre Lorde ou Angela Davis, à utiliser la notion d'imbrication qui a donné lieu au concept d’intersectionnalité. Créé par la juriste africaine-américaine Kimberlé Williams Crenshaw, ce concept pointe la nécessité, pour dénoncer les discriminations, de croiser les critères de domination que sont la race, la classe et le sexe, et de se situer à leur intersection. Se voulant toutes descriptives, ces catégories sont de natures diverses. Celle de classe émane d'une analyse matérialiste des rapports économiques. Celles de sexe et de race sont au contraire les produits de politiques d'exploitation appuyées par des idéologies naturalistes.
L’objectif est de montrer que la domination est plurielle et de mesurer l’impact de ces discriminations multiples, auxquelles pourraient s’ajouter celles du handicap, de l’orientation sexuelle… Est-on d'abord gay et secondairement noir, ouvrier ? D'abord femme et secondairement migrante ? Ainsi, nous proposons à travers cette table ronde de mieux cerner les enjeux de l’approche intersectionnelle, d’un point de vue théorique et intellectuel, mais aussi par les faits, les témoignages ou la pratique de personnes subissant et/ou luttant contre ces discriminations croisées.
Docteur du Centre d’études africaines de l’EHESS, sa thèse porte sur la vie politique et intellectuelle de l'historien guyanien Walter Rodney. Il travaille sur les divers aspects du panafricanisme et des mouvements révolutionnaires contemporains et a publié « Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme » à La Découverte en 2014. Il a collaboré à la publication en 2017 par l’écrivaine Leonora Miano de l’ouvrage « Marianne et le garçon noir » aux éditions Pauvert. Il y témoigne de son expérience en tant que Noir dans la France contemporaine et évoque dans un contexte de violences policières le regard porté sur le corps masculin noir.
Elle a développé des recherches sur les parcours d'intellectuelles féministes africaines-américaines telles que bell hooks, Angela Davis et Audre Lorde et les philosophes Hannah Arendt, Simone Weil, Simone de Beauvoir, dans une perspective de genre. De 2013 à 2015, elle mène une « Enquête sur la population trans : intersection de discriminations directes et indirectes ». En 2017, elle est notamment l’auteure de: "A l’école de bell hooks, à l’école de la décolonisation", préface à l'ouvrage de b. hooks « De la marge au centre : Théorie féministe », aux éditions Cambourakis ; « Black Feminism » et « Intersectionnalité » dans le « Dictionnaire des féministes en France », dirigé par C. Bard et S. Chaperon aux PUF.
Après une étude sur l'articulation entre racisme et sexisme en France dans le cadre d’un Master 2 : « Entre le sexe et la race : le Féminisme Indigène aux prises avec les questions identitaires », elle travaille actuellement sur une thèse intitulée « Femmes, pouvoir politique et sphère publique en post(-)colonie. Le cas du Cameroun : 1945-2010». Elle est membre du collectif afroféministe Sawtche, collectif non-mixte de femmes africaines et afrodescendantes. Sawtche est le véritable nom de celle qui a été baptisée Saartje Baartman par les colons hollandais, et surnommée la Vénus Hottentote.
Elle prépare une thèse sur "Le panafricanisme : une idéologie en circulation entre le Ghana et le Congo. 1956-1966" sous la direction d'Anne Hugon. Elle anime un cours sur l’histoire de l’Afrique au sein de l’École des langues africaines de Lyon et est membre du Collectif de Réflexions, Analyses et Actions Postcoloniales (CRAAP).
Lieu
bibliothèque de la Part-Dieu
Horaires et accès détaillés
30 Boulevard Marius Vivier Merle - 69003 LyonRenseignement
04 78 62 18 00