Chessy (Rhône)-Lyon (Rhône)
Fils d’un coiffeur du quartier Saint-Jean (Lyon), Claude Perret crée en 1819 une fabrique de soude aux Brotteaux. Il fabrique artisanalement la soude, par action de l’acide sulfurique (produit par les vitrioleries voisines) sur le sel marin (acheminé de Camargue sur le Rhône). À peine trois ans plus tard, il s’agrandit et produit à Perrache différents acides, des sulfates, de l’eau de Javel… Originaire de Chessy, où sont exploitée depuis le XVe siècle des mines de pyrite, Claude Perret est attentif à la découverte brevetée par l’ingénieur Alphonse-Clément Désormes en 1810. Il s’agit de griller le minerai pour obtenir un gaz sulfureux, ce qui est moins coûteux que la combustion du soufre.
Il revient à ses fils, Michel et Jean-Baptiste (nés en 1813 et 1815) avec l’aide d’un jeune ingénieur de Tarare, de rechercher les applications industrielles de ce procédé. Après trois ans de recherches, les Perret brevètent en 1836 ce procédé de fabrication du gaz sulfurique, qui alimente toute l’industrie chimique de cette époque.
Claude Perret rachète les mines de pyrite de Sain Bel et de Chessy vers 1840. Il transfère l’usine de Perrache à Saint Fons en 1853 : « la Grande Usine » est la première de l’actuelle Vallée de la Chimie. Son entreprise est à sa mort, en 1860, la deuxième industrie chimique de France. Ses fils, devenus les premiers producteurs d’acide sulfurique français, favorisent la fusion avec Saint-Gobain dès 1872.