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Alors que le dernier poilu français vient de décéder, Stéphane Audoin-Rouzeau, spécialiste de la première guerre mondiale, se penche sur la notion de "combat" . L'expérience du combat a suscité de nombreux témoignages, mais peu de réflexions approfondies dans le champ des sciences humaines et sociales. Comme si la guerre au ras du sol était un objet pour eux interdit, rares sont les anthropologues et les historiens à s'y être intéressés, y compris parmi ceux qui portèrent les armes et connurent le feu des batailles. C'est à partir d'une enquête sur cet étrange silence que l'auteur tente de poser les jalons d'une anthropologie historique de la guerre moderne, depuis le début du XIXe siècle jusqu'à l'aube du XXIe. Penser la violence de guerre au plus près du combattant, la placer au centre de l'investigation, c'est non seulement s'efforcer de combler une lacune, mais accepter de la regarder en face, dans ses moindres détails, et s'interroger à nouveaux frais sur la nature profonde de nos sociétés.