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L'auteur a dirigé le Dictionnaire de l'homophobie (P.U.F., 2003). Fondateur de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie (IDAHO) et président du Centre des mémoires lesbiennes, gaies, bi et trans de Paris, il est le porte-parole du CRAN, Conseil représentatif des associations noires.

L'auteur montre que les sociétés humaines n'ont pas toujours accordé au couple homme-femme la place éminente que nous lui connaissons dans les représentations culturelles. En Occident, cet état de fait n'a commencé qu'à partir du XIIe siècle, avec le développement de l'amour courtois ; et les groupes dominants, le clergé, la noblesse, puis le corps médical n'ont cessé de développer des stratégies de résistance pour s'y opposer. Avant de devenir la norme, le couple homme-femme a donc été très longuement contesté… En définitive, l'auteur nous invite à accomplir une véritable révolution : sortir l'hétérosexualité de « l'ordre de la Nature » et de la faire entrer dans « l'ordre du Temps », c'est-à-dire dans l'Histoire. (…) On l'aura compris, il ne s'agit pas d'expliquer que la méchante culture hétérosexuelle aurait été inventée au XIIe siècle, remplaçant le bon vieux temps de la culture homosexuelle, qui était bien plus ancienne et bien plus chouette. La thèse ici défendue nécessite d'abord une sorte de rupture épistémologique, pour concevoir que, s'il y a partout des pratiques hétérosexuelles, on ne trouve pas en tous lieux l'expression de cultures hétérosexuelles. (…) En allant plus loin, il faudrait peut-être même se demander si les cultures hétérosexuelles, c'est-à-dire celles où l'attirance pour l'autre sexe est partout figurée, cultivée, célébrée, ne constituent pas un cas particulier que des raisons historiques, liées à l'expansion économique et coloniale, auraient rendu apparemment général. (Extraits de l'ouvrage)