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Avec la disparition de Lazare Ponticelli, le « dernier poilu » en 2008 et à l’heure où il ne reste dans le monde que quelques centenaires ayant vécu le premier conflit mondial comme enfants, l’ère des témoins de la Grande Guerre a définitivement laissé place à celle des historiens. Pour autant, comme l’écrivent Antoine Prost et Jay Winter, « la guerre de 1914 n’appartient à personne, pas même aux historiens ». De fait, depuis ses débuts, la Grande Guerre n’a eu de cesse d’être racontée, expliquée. Des millions de pages ont été écrites sur son compte et la part prise par les historiens dans ce grand récit demeure minoritaire. De fait, les historiens ont très tôt été confrontés à d’autres écritures et récits de la Grande Guerre, et notamment à la parole des témoins qui très vite, dès 1914-1915 fut considérée comme légitime pour dire la guerre. Dès lors, le rapport que les historiens ont entretenu avec ce type de prise de parole fut longtemps ambivalent voire concurrent. La conférence de Nicolas Beaupré s’efforce de brosser un panorama de l’écriture de l’histoire de la Grande Guerre et de la place respective de l’écriture testimoniale et historique, tout comme des rapports entretenus par ces types de récit pour se conclure par une réflexion sur la place du témoignage dans l’écriture de la Grande Guerre aujourd’hui.