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« Pourquoi n'y a-t-il pas de grands artistes femmes ? » : l’historienne de l’art Linda Nochlin posa cette question provocante en 1971. Quarante ans plus tard, la reconnaissance des femmes artistes dans la création contemporaine reste marginale. Quelques expositions récentes ont tenté de redonner leur place aux femmes artistes dans l'histoire de l'art : projet « Global feminisms » du Brooklyn Museum de New-York (2007), exposition Elles@centrepompidou (2009-2010), mais dans la sphère de l'art contemporain, peu d'élues (Niki de Saint Phalle, Cindy Sherman, Aurélie Nemours...) réussissent à se faire un nom. « Comment, pour une artiste femme, prendre position, vis-à-vis d’une tradition de l’art dominée par le masculin ? (…) En soulevant la question de la différence des sexes, on se trouve inévitablement confronté à la manière dont l’art et l’histoire de l’art l’ont précisément exclue de leur champ. L’accent porté sur la dimension sexuée pousse à s’interroger, non seulement sur les rapports sexués au sein de l’art, mais encore sur l’ontologie de l’artiste et par là de l’art et de l’histoire de l’art, dans une démarche nécessairement critique. » (Anne Creissels. Prêter son corps au mythe – le féminin et l’art contemporain. Paris : Félin, 2009, p.87)